Il s’agit d’un livre écrit en 2016 par Marie-Pierre Dillenseger, experte en analyse des facteurs spatio-temporels. Elle y décode les disciplines ancestrales chinoises en exprimant les différences avec la pensée occidentale, notamment sur la lecture du temps et de l’espace.
Elle explique que « les lieux, les personnes, les moments sont porteurs d’énergie », que cette énergie peut être vue comme une nourriture, et ainsi, soit nous nourrir (au sens figuré), soit nous empoisonner.
Il faut « chevaucher le temps ». Dans la culture chinoise, le temps n’est pas linéaire mais cyclique. Nous n’avons pas non plus la même date pour le Nouvel An ou pour le début et la fin des saisons. Cette vision du temps induit des comportements différents dans notre vie quotidienne. En Chine, les années ont un nom et une caractéristique. 2021 sera par exemple l’année du Buffle de Métal. Quand on connait les qualités intrinsèques du temps, on peut s’en servir pour prendre les décisions les plus propices, au moment opportun. Combien de projets ont été des succès parce qu’il y avait « un bon timing » ? Ce n’est pas dû à la chance.
« Quand le temps et les personnes sont alignés, l’effet est optimisé, réduisant largement le recours à la force et à la volonté. » Tout est plus fluide quand c’est le bon moment.
Il faut « apprivoiser l’espace ». Là encore, la différence entre la Chine et l’Occident est flagrante : la boussole chinoise n’indique non pas le Nord mais le Sud. Ainsi, elle fait face à la lumière, à la chaleur du soleil. On est guidé par l’apogée de l’énergie, par les opportunités. L’occidental lui a la lumière dans le dos, ce qui le pousse à l’introspection, et à parfois trop tergiverser. « La boussole spatiale est en miroir avec le positionnement individuel ».
Le lieu est très important, il affecte nos humeurs et nos comportements, il n’est jamais neutre. C’est en ce sens que l’expertise Feng Shui est efficace car elle aide à décoder l’environnement. La maison doit être vue comme une amie, qui peut nous aider, nous faciliter la vie. Elle n’est par contre jamais responsable puisqu’avant toute chose, il faut que les personnes aient accepté de changer.
« L’endroit où nous vivons et où nous travaillons est comme un macrocosme, avec ses caractéristiques et sa carte énergétique propres, interagissant avec notre propre microsystème : corps-esprit. »
Les occidentaux n’écoutent pas assez leur intuition, leur petite voix intérieure. Nous avons été formatés à appréhender l’espace et le temps d’une façon telle que nous avons du mal à comprendre ce qui est intangible, à croire en la puissance de l’invisible. Les analyses spatio-temporelles utilisées en Feng Shui sont pourtant millénaires, intimement liées à la médecine chinoise, qui elle, commence à être un peu plus reconnue en Occident. Essayons de ne pas trop laisser notre esprit cartésien nous limiter, laissons parler nos perceptions et nos intuitions, et ouvrons-nous à la magie du Chi.